Il était annoncé, les rumeurs l'ont déprogrammé, finalement il a été programmé et projeté ce jeudi 05 mars 2015. Timbuktu. Le film aux 7 cesars. Film grandement favori pour le 24 ème Fespaco.
Oui. Les commentaires allaient bon train, les reportages fusaient sur tous les médias occidentaux accessibles au Burkina Faso.
Il ne fallait donc pas rater cette première projection.
Ce jeudi donc, profitant d'une course en ville j'ai pri mon ticket (et d'autres tickets à la demande) autour de 13 heures au ciné Burkina ...
- Vous prenez le ticket pour Timbuktu ? Me demande la guichetière. C'est bien tôt hein.
- non c'est pas tôt. On dit beaucoup de bien de ce film, je préfère être prudent pour ne pas le rater. Lui répondi-je.
Je fini mes courses, et à 16 heures, je me prends une bouteille d'eau pour me tenir compagnie durant l'attente. La foule était moyenne dehors. Le film "Cellule 512" était déjà en projection dans la salle. A 17h15 mes voisins murmures "ah il y a du monde hein est ce qu'on ne va pas s'approcher pour prendre la queue quelque part ?". Je me lève et m'approche d'une entrée ou se trouvait un policier. Une question atterri de derrière "chef on peut rentrer par cette porte là ? C'est l'entrée par ici ?". Au policier de répondre en indiquant d'un geste de la main "là bas c'est pour les détenteurs de badges, et l'autre côté c'est ceux qui ont les tickets".
Je me déplace alors pour l'entrée des détenteurs de tickets. Wouuuuuuuuuu... La foule... Mais bon on va se faufiler passer. J'appelle le propriétaire des tickets supplémentaires, je lui indique où je suis, il me rejoint. On attend. 18 heures, le réalisateur arrive au ciné Burkina, accompagné de son équipe (techniciens, acteurs,...). Les média sont là la foule salue la star du soir "ah maintenant on commence à voir clair" entend-t-on de la foule. Que nenni. On attend toujours, pas de communication. L'heure avance. Les rumeurs nous informent alors. "il paraît que les gens qui ont suivi le film de 16 heures ne veulent pas sortir. Donc la salle est toujours pleine". C'est pas possible. Eh oui c'était vrai. Les gens ont pris 2 tickets, une fois dans la salle, ils ne sortent plus et les détenteurs de badges aussi. Hum le badge c'est le visa Shenguen du Fespaco. Accès à toutes les salles, toutes les séances. Personne ne communique toujours. La foule commence à taper sur la porte d'accès à la véranda du ciné Burkina (d'où il faudrait faire la queue, se faire contrôler, se nettoyer les mains au gel bactéricide du dispositif antique ebola avent d'avoir accès à la salle) . Ça grogne, on demande des nouvelles aux forces de l'ordre. Sans retour. Entre temps une petite ouverture pour dire un mot, la foule pousse, la porte s'ouvre et une partie du public arrive à rentrer avant l'arrivée de renfort des forces de l'ordre. Toujours pas de mot. Le public resté dehors tape, se plaint, demande remboursement, menace de casser la porte avec des "heuyiiii" et le désormais légendaire "plus rien ne sera comme avant". 19 heures, un monsieur qui semble être de l'organisation essai une communication sans succès parce que mal maîtrisée ou préparée : expressions qui fâchent, visage pas rassurant, voix haute. "la salle est pleine il n'y a plus de place". Quand avec une colère on lui demande :
- Qu'est ce qu'on fait des tickets si on ne peut suivre le film ?
il répond : "revenez demain ça repasse à 16 heures".
- vous savez que le film est très attendu pourquoi vous vendez plus de tickets, vous offrez beaucoup de badges. Et même les portes fermées voici des gens qui paient des tickets non ? Remboursez notre argent.
Sa réponse : "Allez-y au Fespaco (siège du Fespaco). Je ne vends ni ne coupe les tickets c'est pas mon travail" vlam.
Réplique : "alors vous portez ce bagde la pour quoi si vous ne pouvez résoudre notre problème ?". De vives échanges qui ont laissé le public amer pour cette projection.
Personnellement je me pose des questions. La délégation générale du Fespaco savait bien l'attente du public pour ce film.
* Pourquoi n'avoir pas prévu un dispositif pour cela ? Pourquoi vendre autant de ticket que de sièges sachant que les détenteurs de badges à eux seuls remplissent le ciné Burkina ?
* Pourquoi permettre aux spectateurs du film précédent de rester dans la salle pour le film suivant ? La salle doit être vidée pour mettre tout le monde sur le même pied d'égalité pour avoir accès à la salle. Aucun spectateur n'est privilégié par rapport à un autre.
* La communication/accueil sur les lieux de projections est insuffisante. Les organisateurs et les festivaliers détenteurs de badges sont confondus. Difficiles à différencier à distance. Pourquoi ne pas leur faire porter des chasubles de couleurs identiques ?
* Il faudra trouver une solution pour règlementer l'accès des détenteurs de badges aux projections. Ils sont privilégiés et les spectateurs qui achètent leur tickets se voient l'accès restreint.
* Pourquoi ne pas aménager d'autres salles plus grandes (SIAO, Amphi de l'université de Ouagadougou) avec des gradins mobiles en planches par exemple pour que chaque long métrage en compétition y soit projeté une ou 2 fois après les heures de service ?
* Vu les prétendues (potentielles) menaces qui tournaient (tournent) autour de ce film, les alentours du ciné Burkina étaient libres à la circulation. La cour était bondée de monde. Assez risqué.
Vivement que ces problèmes dont certains traînent depuis plusieurs Fespaco soient résolus pour un festival pour le public.